Enfance
- Nathalie Sarraute
- Tristan Le Doze
- Anne Plumet, Marie-Madeleine Burguet
Résumé :
« Il ne s’agit pas d’une autobiographie… Ce n’est pas un rapport sur ma vie. J’ai sélectionné, comme pour tous mes autres livres, des instants dont je pourrais retrouver la sensation. Cette fois j’ai dit qu’il s’agissait de moi, non pas d’Il ou Elle… » Nathalie Sarraute
À partir de souvenirs personnels, la livre (et le spectacle) se présentent comme un dialogue entre Nathalie Sarraute et son double.
L’autrice :
Nathalie Sarraute
D’origine russe, née en 1900, héritière de Dostoïevski, Proust, Joyce et Virginia Woolf, a créé une œuvre marquante traduite en plus de vingt langues. Son premier ouvrage « Tropismes », paraît en 1939. Elle devient vite la figure de proue du nouveau roman. A l’invitation d’une radio allemande, elle écrit son premier texte dramatique puis se prend au jeu pour créer une œuvre théâtrale d’une singulière originalité.Toute son œuvre ambitionne de révéler avec les armes du style, les non-dits de l’existence.
Note d’intention de Tristan Le Doze :
Plus qu’un récit autobiographique, ENFANCE est une plongée vers le lointain, un travail de sourcier, une recherche de sensation qui exige le vrai. Aussi, entre l’autrice et elle-même, un dialogue s’établit, une contradiction, une contraction permanente pour vérifier. La mise en scène épouse ce mouvement : d’où vient la parole ? Qui parle ? L’enfant Sarraute ? L’écrivaine ?
« Pour nous toucher réellement il faut que le théâtre soit à la fois lointain et proche » nous dit Peter Brook. N’est-ce pas ainsi qu’est l’enfance ? Proche puisqu’elle nous constitue et si éloignée dès que nous voulons la retrouver. Il appartiendra aux actrices de déchirer le temps pour faire entendre la voix de Nathalie Sarraute.
LA PRESSE :
« Adapté avec une grande maîtrise par Tristan Le Doze, ce récit met en scène l’auteur et son double sous la forme d’un dialogue. La malicieuse et subtile Anne Plumet endosse le rôle de Nathalie Sarraute, épaulée par Marie Madeleine Burguet qui joue avec discrétion mais constance son guide et sa conscience critique. (…) L’enfance de Nathalie Sarraute surgit, par fragment, avec cette touche d’humour qui jaillit parfois en un éclat de rire. Celui d’une petite fille heureuse de savourer sa vie, malheureuse aussi de ce que les adultes en ont fait. « Je voudrais aller ailleurs… C’est peut-être qu’il me semble que là s’arrête l’enfance. » Laurence Péant – La Croix
« Nathalie Sarraute elle-même, interprétée avec charme par Anne Plumet semble butiner dans les années pré adolescentes (… ). Ce regard sur des années d’Enfance n’est pas dépourvu d’humour (…) comme il ne l’est de tendresse. » Gérald Rossi – L’Humanité
« Beau texte assurément (…) pour comprendre où et comment naît une vocation romanesque. » Joëlle Gayot – Télérama
« Tristan le Doze adapte ce texte, sa mise en scène dépouillée va à l’essentiel avec deux comédiennes d’une grande justesse, qui se laissent guider par le texte sans chercher l’effet. Anne Plumet est la narratrice, tantôt joyeuse, tantôt triste, toujours vivante(…). Marie Madeleine Burguet incarne tous les tiers, la mère, le père, la nourrice, le double de la narratrice qui la pousse dans ses retranchements (…). Elle est précise, concise, un regard, un sourire à peine esquissé, tendre ou dédaigneux et l’on saisit immédiatement ce qui se joue dans la relation à ce moment-là. Une belle complicité entre ces deux comédiennes. » Double Marge
« Interprétés par deux comédiennes hors pair, Anne Plumet (…), Marie-Madeleine Burguet. (…) Un moment de grâce à ne louper sous aucun prétexte… La salle n’a pas boudé son plaisir en réservant, à l’issue du spectacle, une ovation nourrie (…), aux deux comédiennes émues aux larmes! » Sortir à Paris
« Enfance, de Nathalie Sarraute est un dialogue elliptique entre elle et elle-même faisant un effort d’objectivité. Il est ici incarné par deux comédiennes qui parviennent à capter l’attention malgré ce texte en pointillés. Ces fragments de récits sont autant de fragments de vie, souvenirs parfois ressassés, toujours interprétés. On croit à cette double sincérité, on se laisse caresser par les mots, bercer par l’exposé. On communie à l’émotion de cette fille affectivement tiraillée. On admire le jeu de la comédienne qui interprète l’ensemble des protagonistes, tout autant que la vérité de celle qui a décidé d’évoquer le passé. Cette pièce fait partie d’une trilogie. Sans doute est-ce pour cela qu’elle est si réussie, l’équipe ayant manifestement beaucoup creusé le sujet avant de l’interpréter. L’on pourra d’ailleurs revoir « Pour un oui ou pour un non »* qui avait été plébiscité en 2019. » Holybuzz
« À travers la simplicité du dispositif adopté, Tristan Le Doze restaure sur scène cette situation délicate entre une instance narrative par excellence et différents acteurs qui la contrebalancent en la troublant. L’adaptation d’Enfance jouée à la Manufacture des Abbesses nous séduit par la sobriété scénographique qui met en avant le jeu sensible des deux comédiennes et le texte de Nathalie Sarraute dans sa beauté originelle : c’est ainsi qu’elle réussit à nous subjuguer pour nous en laisser revivre les passages les plus touchants. » Théâtre&co
« Comment vous faire sentir qu’on peut se laisser embarquer par l’évocation d’une petite fille en robe de mousseline qui organise l’enterrement d’une grande graine, plate et noire, une graine de pastèque (…) ? Dits par deux grandes actrices, qui jouent de leurs intonations, de leurs voix, comme d’un instrument de musique, les mots devenaient une mélodie (…). Un beau moment de théâtre, tout de nuances et de sensibilité, qu’apprécieront ceux qui savent se laisser bercer par les mots, (…) qui aiment les textes qui portent et les interprétations qui les servent. » Je n’ai qu’une vie
« Dans une scénographie minimaliste centrée sur le jeu des comédiennes, Tristan Le Doze nous propose une plongée délicate et sensible dans l’enfance (…). Saluons la performance d’Anne Plumet et de Marie-Madeleine Burguet qui assoient avec délice ce magnifique texte de Nathalie Sarraute. » Théâtre.com
« À travers ce monologue intérieur, Nathalie Sarraute livre (…) une autobiographie originale et sans fard. Elle y dévoile ici une obsession essentielle de son œuvre : la recherche pour elle du mot juste, idéal, qui saura traduire, rendre compte au plus près des mouvements intérieurs et leurs sensations qui nous traversent tous. (…) Porté par deux comédiennes exceptionnelles de justesse, de densité et de précision : Anne Plumet, (…) Marie-Madeleine Burguet. » Publik’Art
« Pas de décor dans la mise en scène de Tristan Le Doze, juste deux chaises et le jeu des éclairages qui faiblissent parfois comme les souvenirs qui s’effacent. Deux comédiennes, (…) Anne Plumet (Natacha), (…) Marie-Madeleine Burguet (mère qui se place en arrière plan) (…), toutes deux sont formidables de justesse et de sobriété dans l’expression des émotions. Quand Anne Plumet dit les mots qui concluent le livre (…) le spectateur sent qu’il a rejoint Nathalie Sarraute sur les terres de l’enfance. » Blog Culture du SNES-FSU
« Faire entendre la langue, en faire percevoir les scansions, la discontinuité, les ruptures, sans autre artifice que la présence du comédien – de la comédienne ici, même si l’on se demande, à certains moments, si Nathalie Sarraute ne joue pas à nouveau sur la confusion homme-femme et la mise à distance qu’on lui connaît en prêtant à son personnage des adjectifs masculinisés – relève de la performance. Anne Plumet, dans son rôle de petite fille et d’adulte à la fois, passant d’un registre à son commentaire et d’une émotion à sa mise à distance, et Marie-Madeleine Burguet, tantôt froide, tantôt acerbe et inquisitrice, s’inscrivent dans cette dualité de l’écriture qui joue la confrontation et le rapprochement. Elles apportent au texte ce qui lui correspond : une charge émotionnelle toute en nuances et en retenue. » Arts-Chipels
« Les deux actrices sont magnifiques de justesse, dans ce théâtre miniature et infini qu’ouvre la parole de Sarraute. Intériorités parfaitement placées qui jamais ne perdent de vue l’écriture, son phrasé, son architecture, son organicité. Par son économie pauvre et essentielle, Enfance nous ramène, sans jeu de mots, à cette enfance de l’art, ce jardin secret où les regards enluminent et illuminent les paroles de celles et ceux qui retournent sur leur pas. De les y voir ainsi, sans âge, mon cœur se troubla. » Un Fauteuil pour l’Orchestre
« Anne Plumet a la vivacité radieuse et la détermination éclairée de la petite fille dont se souvient la narratrice, comme habitée par des souvenirs si précieux qu’elle en fait son articulation intérieure. Et Marie- Madeleine Burguet, son double, joue les garde-fous, installe une distance au sourire facétieux, qui, de l’ironie et de la dérision d’elle-même, passe à l’écoute attentive, comme à l’expression affichée de l’indifférence maternelle ou bien encore à la grande douceur de la mère de Véra – figure grand-maternelle bienfaisante, pleine de tendresse et d’amour pour la jeune enfant. » Hotello
Le metteur en scène :
Tristan Le Doze
Au sortir de l’école C. Mathieu, aux côtés de C. Schwartzenberg, il anime la compagnie Arnold. Leur première création « Le Monde De Tsitino » de L. Bugadze enthousiasme et se voit invitée (en compagnie de P. Brook et de grandes troupes russes) au prestigieux festival de Tbilissi. Il collabore avec la Maison d’Europe et d’Orient et le théâtre national de Syldavie pour créer au Viaduc ou au théâtre de l’Opprimé un certain nombre d’oeuvres de dramaturges d’ Europe de l’Est.
De 2016 à 2018, il participe à la création en France de « Notre Classe » de T. Stobodzianek, long travail choral à l’esthétique kantorienne, qui relate les destins d’individus d’une même classe d’un village polonais des années 20 à nos jours, travail dirigé par J. Wojtiniak.
Les comédiennes :
Anne Plumet
Parallèlement à des études littéraires, Anne Plumet suit les cours du Conservatoire Régional de Clermont-Ferrand et devient la pierre angulaire du Théâtre Permanent de Clermont et du Théâtre Eclaté d’Annecy. Parmi nombre de belles aventures théâtrales, sa rencontre avec le rôle de Shen Té de « La Bonne Ame de Sé Tchouan » et l’interprétation des « Nuits » de Musset aux côtés de Lambert Wilson l’auront particulièrement comblée. Son lumineux talent lui attire les meilleurs réalisateurs de notre télévision : Bluwall, Moati, Claude Santelli, Trebouta, Companez, Chabrol ou P. Monnier. On est pas prêt d’oublier sa truculente prestation dans le « Toine » réalisé par J. Santamaria.
Marie-Madeleine Burguet
Après avoir été une merveilleuse Ondine (la meilleure que j’aie pu voir, écrira Jean-Pierre Giraudoux), son tempérament explosif fait merveille dans « Les Oies Du capital » aux Bouffes Parisiens. Cette comédie burlesque et déjantée de P. et C. Dumont précèdera « Operation Prime Time » qu’elle mettra en scène au Théâtre Des Mathurins l’année suivante. Elle se découvre alors une vraie connivence avec le rire et la comédie, aussi écrit-elle la sienne, « Fleur Et Mona », duo comique qu’elle interprète avec Nathalie Bienaimé, mis en scène par J.-C Fraiscinet (le célèbre fils Bodin’s). Au cinéma et à la télévision elle paraît dans des réalisations de Pomme Meffre, René Ferré, Jacques Cruet, Niels Tavernier, Hervé Renoh.