D’aussi loin qu’il m’en souvienne

RÉSUMÉ

L’histoire comme un malentendu.

Une femme se marie avec un homme, pour retourner vivre chez ses parents quelques jours plus tard. Mais l’enfant est déjà conçu. La grand-mère protectrice et autoritaire se substitue alors à sa fille pour l’élever comme son propre fils.

Sur fond de crise conjugale et de non-dits, ce récit fait la part belle à l’imaginaire de l’enfance qui nous construit envers et contre tout. Et quand cette mère* immature et artiste s’enfonce peu à peu dans la folie, c’est tout le cercle familial qui implose, avec son lot de rancœurs, et finalement la promesse d’une vie meilleure.

 *Marie Rassat (1945-1998) est une peintre française qui a notamment exposé au musée du Luxembourg (salon de l’UFPS / 1981) et aux Etats-Unis (DALLAS / médaille de bronze (1983) – NEW -YORK / médaille d ‘argent (1986)

NOTE D’INTENTION

Il aura suffi de quelques photos échappées d’une « pochette poussiéreuse en simili-daim »,

alors que je rangeais mon grenier, pour que la petite histoire de mon enfance ne se rappelle à mon bon souvenir…Qui peut mieux que soi-même raconter l’histoire de sa vie ?

Après avoir passé mon temps à me taire et à ne pas poser de questions, j’ai décidé de revisiter les méandres de ma mémoire, en explorateur, la torche à la main et la peur au ventre.

 «Les gens sans histoire, ça n’existe pas.»

 On a tous quelque chose de soi à raconter, et finalement à partager. La petite histoire personnelle rejoint alors la grande histoire des familles. Les langues se délient. On se découvre des points communs. Le passé paraît soudain moins lourd…

En commençant ce travail de mémoire, douloureux parfois, j’ai remis -un peu- en place les pièces du puzzle de mon existence. J’en sors finalement apaisé. Comme si j’avais pu toucher du doigt l’humanité de chacun des protagonistes de mon histoire.

L’enfant que j’étais a comblé les vides et les non-dits par des intuitions. Je ne prétends pas détenir la vérité. On pourra toujours m’objecter que les événements ne se sont pas déroulés ainsi. Que j’ai déformé et même inventé certains souvenirs. C’est vrai.

Aussi vrai que les lieux de notre enfance que l’on revoit des années après nous paraissent soudain étriqués. Mon histoire s’est racontée avec ceux qui ont bien voulu la partager avec moi et malgré ceux qui ont préféré se murer dans leur silence. Je ne leur en tiens pas rigueur. Ils ont sûrement eu de bonnes raisons de l’avoir fait.

La parole est maintenant au spectateur. En espérant que l’enfant qui dort en lui trouve quelque intérêt à cette histoire.

L’ÉQUIPE

Nicolas Vayssié – AUTEUR et ACTEUR

Formé au conservatoire national d’Art Dramatique de Bordeaux, puis au conservatoire de Saragosse, il participe à plusieurs spectacles au CDN de Bordeaux sous la direction de Jean-Louis Thamin «Tête d’Or» de Paul Claudel, de Jean-Louis Martin-Barbaz, «Le Molière imaginaire» au CDN Nord Pas-de-Calais, et Mariano Anos «Preparadise sorry now» de Rainer Werner Fassbinder au Théâtre National de Saragosse.

Il collabore ensuite avec des auteurs contemporains tels que Dominique Unternehr,

«Midi 19», «Lodz», avec la compagnie Lorsque 5 ans…, et Henri Bonnithon, «L’épopée de Gilgamesh ou le peuple qui ne voulait pas mourir» au festival d’Avignon,

«L’Alchimiste» d’après Ben Johnson (Théâtre Marigny), «Faits d’Hiver» et «Au bout du rouleau» au Cerisier à Bordeaux.

«D’aussi loin qu’il m’en souvienne» est son premier texte en tant qu’auteur.

Patricia Capdevielle – MISE EN SCENE

Formée à l’école du théâtre gestuel avec Anne Sicco, au théâtre de la Sphère, elle participe à plusieurs de ses spectacles ; elle a travaillé également avec Marcel Marceau, François Cervantès, Farid Paya, Dominique Sylvestre, Claire Heggen, Laurent Frechuret, Mladen Materic…Elle suit parallèlement une formation de chanteuse classique avec Guy Lacayrie et Claire Perrot puis élargit son expérience vocale avec Marie-Claude Vallez et Farid Paya au théâtre du Lierre.

Comédienne et chanteuse, Patricia Capdevielle pose son geste artistique au service du spectacle vivant et de la recherche autour des écritures contemporaines. Elle suit un chemin où se croisent musiques savantes et traditionnelles, musique improvisée, rock, et théâtre musical.

Elle s’associe à plusieurs compagnies en tant qu’interprète, improvisatrice, compositrice, et crée régulièrement des mises en scène pour la Cie Hamadryade qu’elle fonde en 1993 avec le compositeur et flûtiste André-Marc Delcourt, avec qui elle poursuit depuis 30 ans un travail de création qui cherche à confronter des textes poétiques ou théâtraux, avec la musique d’aujourd’hui.