Asphalt Jungle
- Sylvain Levey
- Laurent Maindon
- Ghyslain Del Pino, Christophe Gravouil, Yann Josso, Nicolas Sansier
la pièce
Deux individus demandent à un troisième de taper sur un quatrième. A partir de cette donne, un jeu pervers se trame inexorablement sous nos yeux. Pas de bourreau ni victime sans complices. Violence gratuite, embrigadement, soumission… mais aussi ironie, humour noir et extravagance : voilà le cocktail détonant de ce western urbain.
La presse
Pour Télérama Asphalt Jungle est l’une des 15 pièces immanquables à voir de l’année.
« Une heure durant, ce rituel de torture mentale et physique, prétendument ludique, va glacer les sangs. Parce que les comédiens incarnent avec un cynisme distancié et constamment inquiétant leurs personnages de trop banals bourreaux et victimes. Pas un moment de pause, de calme, d’espérance dans le quatuor assassin, brut et brutal de Sylvain Levey. On ne sait rien de la psychologie, de l’intimité des personnages. Si ce n’est que chacun, à chaque instant, peut devenir bourreau. Ou victime. Le spectacle est sec, dur. Troublant. Mais il blesse là où il faut. Les relations terribles et mortifères entre les êtres, les jeux de violence et d’humiliation dont nous ne sommes pas toujours maîtres et que nous acceptons. Autant de questions posées ici sans complaisance ni voyeurisme et à travers une forme étonnante. Les vacances sont finies… »
− Fabienne Pascaud, Télérama
« C’est un spectacle d’une précision, d’une force et d’une subtilité dans la brutalité, tout a fait remarquable… »
− Gilles Costaz, France Inter / Le Masque et la plume
« L’équation que propose ce spectacle est aussi simple qu’insoutenable : deux hommes exigent d’un troisième qu’il frappe un quatrième. D’abord réfractaire, puis hésitant, puis consentant, l’agresseur s’abandonne finalement sans retenue à cette violence gratuite. Lorsque reviendra le temps des scrupules, des doutes et de la culpabilité, il sera trop tard. A trop jouer avec le feu, les uns et les autres ont flambé. Jusqu’à quel point sommes-nous les complices passifs et mutiques des horreurs qui se déroulent sous nos yeux ? Ce spectacle, d’une noirceur oppressante, fait mine de passer par l’absurde, et donc le rire, mais en réalité il nous accule dans une voie sans échappatoire. Sur le plateau sombre et sobre, nul besoin de panneau indicateur. C’est bien en enfer que nous sommes. Sauve qui peut ! »
− Joëlle Gayot, Télérama sortir
« Ghyslain Del Pino, Christophe Gravouil, Yann Josso et Nicolas Sansier interprètent leurs rôles avec un très grand talent et une finesse suggestive d’autant plus efficace qu’elle ne caricature jamais ces êtres atroces, figures plutôt que personnages, humains, nos semblables, nos contemporains, nous, peut-être… »
− Catherine Robert, La Terrasse
« Ici, on apprend à se concilier les autres, à les trahir, à les haïr, à les tuer, impossible de s’échapper. Devant le dégoût d’un des deux survivants, l’autre conclura : « Ce n’est que le début… Serre les dents.» »
− L’Echo de l’Ouest
Quatre hommes et deux néons verticaux. Voilà ce que le spectateur voit assis. Doucement le noir s’installe sur scène et des cris se font entendre. Un homme dans l’encadrement d’une porte regarde l’endroit d’où viennent les hurlements. Pour lui, rien de choquant dans ce qui est entrain de se dérouler. Puis un homme sort et demande à un autre d’entrer. C’est son tour. Il doit aller frapper l’homme au sol. Celui en coulisse vient sur scène et la violence prend un autre aspect. Elle se montre face au spectateur. On nous montre les coups. Mais on nous met en évidence la manipulation pour inciter une personne à en torturer une autre. Parfois la frontière entre victime et bourreau se trouble.
− Prisca, Le Souffleur
« Une mise en scène dépouillée et un recours parcimonieux à la vidéo plaident une économie volontaire d’effets. Nul besoin d’en rajouter autour d’un verbe au scalpel servi par une belle distribution. »
− Le Maine Libre
«Le texte de Sylvain Levey entraine le spectateur dans le fait divers, signe des dérives des sociétés, et dans le passage à l’acte. Laurent Maindon propose une mise en scène dépouillée, au plus vif du sujet et investit dans la direction d’acteurs-un remarquable quatuor: Ghyslain Del Pino, Christophe Gravouil, Yann Josso, Nicolas Sansier.»
− Brigitte Rémer, Ubiquité Cullture
« Sans artifice, cette pièce est un petit bijou de précision qui tranche dans le vif. C’est un peu éventré et plein de questions que l’on sort d’Asphalt Jungle, mais sûr de pouvoir se fier à la justesse du propos »
− Garance HAMON, PULSOMATIC
« L’exceptionnelle représentation néo-noire proposée par le Théâtre du Rictus (France) s’impose comme une version inquiétante des conséquences d’un style de vie corporatiste, absurdité telle qui a endurci et corrompu jusqu’au cœur de ce qui est essentiel dans l’être humain. »
− DEVNIK, Belgrade
le metteur en scène
Laurent Maindon est venu au théâtre tardivement. À trente ans, il monte le collectif Studio Douze avec 12 autres comédiens, puis, le Théâtre du Rictus avec Yann Josso en 1996. Passionné des écritures contemporaines, il explore le répertoire international et français au cours d’une vingtaine de créations (Levey, Pellier, Beckett, Bond, Müller, Forgach, Llamas, Spiro…).
Il est par ailleurs membre du Comité de lecture d’Eurodram et fut membre du jury du Prix d’écriture théâtral de Guérande pendant douze ans. Il a codirigé le projet européen Quartet-Vision of Europe de 2005 à 2010. En tant que metteur en scène, Laurent Maindon est adepte d’un théâtre qui fait la part belle au jeu et au texte, il considère le théâtre comme un vecteur de communication avec le public sur des grands sujets de société (harcèlement au travail, exercice du pouvoir, exil, la quête du sens…). Auteur lui-même, il a publié une dizaine de recueils de poésie, cinq nouvelles et termine actuellement un roman.
Les acteurs
Ghyslain Del Pino
Après le Conservatoire de Nantes, il poursuit sa formation au Conservatoire supérieur de Liège, dont il sort major de sa promotion. Il revient en France pour travailler avec le Théâtre du Rictus (Vitellius d’A. Forgách) , puis fait des allers-retours entre la France et la Belgique, où il joue au Théâtre National de Bruxelles sous la direction de Jean-François Noville, puis sous celle de Herbert Roland. Il travaille à Nantes avec Georges Richardeau. Après quoi, il collabore de nouveau avec Laurent Maindon sur la trilogie « Asphalt Jungle » de Sylvain Levey, et sur deux autres spectacles. Il est également Tartuffe chez Molière, et président chez Lordon, avec Monique Hervoüet. Lors de Master class, il rencontre Paul Derveaux, Chloé Dabert, Julie Delliquet ou Pippo Delbono. Parallèlement, il poursuit une carrière de chanteur.
Christophe Gravouil
Après avoir fréquenté le Conservatoire d’Angers, s’exile dans celui de Besançon, avant de revenir en région Pays-de-la-Loire où il co-dirige la compagnie Addition Théâtre. Il y sera tour à tour comédien, dramaturge et metteur en scène. Il interprète des auteurs comme De Pontcharra, Paradivino, Scimone, Raimbaud… Il a été artiste associé au Théâtre de Bourgogne. Récemment il a beaucoup collaboré avec Laurent Maindon, Annabelle Sergent, Solenn Jarniou, Frédéric Bélier Garcia. Il est compagnon de route du Rictus depuis 2008.
Yann Josso
Il a débuté sa carrière de comédien, un prix d’excellence du Conservatoire de Nantes en poche, il crée dans les années 80 plusieurs one man show, puis revient au théâtre contemporain en créant au Théâtre du Rictus qu’il fonde avec Laurent Maindon. Il interprète ainsi des rôles dans les pièces de Beckett, Forgách, Feydeau, Levey…
Il travaille également sous la direction de G. Richardeau, C Rouxel, L. Auffret , P.Severin, E. Sanka.
En parallèle, il tourne dans plusieurs séries et téléfilms aux côtés de Pierre Arditi, Michel Vuillermoz, Olivier Marchal…
Nicolas Sansier
Après un parcours de formation théâtrale entamé en Irlande, il continue sa formation au Conservatoire de Nantes, puis au Studio Théâtre. Il joue et chante sur scène et enchaine par la suite de nombreuses créations avec J.L. Annaix, Hervé Lelardoux, Bernard Lotti, Christophe Rouxel, Yvon Lapous, Marilyn Leray, François Parmentier, Pierre Sarzacq, Yvan De Hollander, Patrice Boutin,Guillaume Bariou, Laurent Maindon, Cedric Gourmelon…
Il fut durant 4 ans le double de Pierrick Sorin dans le spectacle « 22h13 » produit par le théâtre du rond point et le théâtre national de Toulouse.
Il collabore durablement avec le Théâtre du Rictus depuis 2005.